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que je suis ! j’étois dans ma chambre à ne rien faire. Elles ont été à une vente publique dans le Pallmall, et elles y ont rencontré précisément ce mylord Orville. Il s’est assis à côté de madame Mirvan, et lui a beaucoup parlé ; elle ne veut pas me dire sur quel sujet.

Je ne retrouverai peut-être plus une occasion comme celle-là pour voir la ville. Je me veux bien du mal de n’avoir pas été de cette partie : mais je mérite cette humiliation, c’étoit pur caprice.

Jeudi au soir.

Nous revenons du spectacle. On a représenté le Roi Lear : cette pièce m’a fort attristée. Nous n’avons vu personne de notre connoissance.

Adieu, monsieur ; il se fait trop tard pour écrire plus long-temps.

Vendredi.

Le capitaine Mirvan est arrivé. Je n’ai pas le courage de vous rendre compte de son entrée, dont j’ai été choquée. Je n’aime pas cet homme là. Il me paroît orgueilleux, bas, insupportable.

Dans le moment même où on lui présenta Marie, il la railla sur la forme de son nez, et il l’appela une grande créa-