une seconde danse. Je mourois de honte et de dépit.
« Mais votre cavalier, madame, reprit-il avec affectation, ne trouvera-t-il pas mauvais que je vous retienne trop long-temps ? Si vous le permettiez, j’irois lui demander son consentement ».
« Gardez-vous-en ».
« Qui est-il, madame » ?
J’aurois voulu être à cent lieues d’ici ; il répéta sa question : « Comment l’appelez-vous ? — Qu’importe. — Son nom, disiez-vous ? — Je n’en sais rien ».
Il prit un air de suffisance, et me répliqua : « Quoi ! madame, vous ne le savez pas ? Souffrez donc que je vous donne un petit conseil ; c’est de ne jamais danser, dans un endroit public, avec un homme dont vous ignorez le nom. Un inconnu souvent n’est qu’un aventurier, un homme sans aveu ; et voyez à quels inconvéniens cela peut vous exposer ».
Peut-on s’imaginer quelque chose de plus ridicule ? Je ne pus m’empêcher de rire, malgré la confusion où j’étois.
Dans cet instant, madame Mirvan et mylord Orville s’avancèrent vers nous. Vous ne doutez pas que je n’eus bientôt