Page:Burnouf - La Science des religions.djvu/106

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l’anime est devenue le trait saillant des caractères ; et ce qui est vrai des races blanches ou jaunes, sémitisées par le mahométisme, l’est à plus forte raison des peuples noirs.

Le christianisme tient donc sa douceur naturelle de la race âryenne où il s’est répandu, et non de ce qu’il a en lui de sémitique. L’intolérance qu’on lui prête quelquefois n’est pas dans le fond de ses dogmes ni dans son esprit qui est un esprit de mansuétude. S’il a usé parfois d’intolérance, c’est son alliance avec le pouvoir temporel qui en a été la cause ; l’étude sincère de l’histoire ne laisse aucun doute sur ce point.

La dualité d’origine qui-s’aperçoit dans les dogmes chrétiens se trouve également dans les rites. L’histoire du rituel chrétien n’est pas faite ; la science à cet égard est loin d’être achevée. Tout ce qui a été dit sur ce sujet avant la découverte du Vêda est insuffisant ; nous ne pouvons nous-même ici que donner dés indications et tracer la voie que la science peut essayer de parcourir : le livre est à faire.

La science doit nécessairement commencer par un tableau complet de ce qui se pratique aujourd’hui dans les églises, classer les rites, distinguer d’après les orthodoxies ceux qui sont accessoires de ceux qui sont fondamentaux, et ne donner d’aucun d’entre eux que l’interprétation authentique. On peut alors procéder à l’histoire du rituel. Cette histoire doit se faire, comme celle des dogmes, en remontant les années : en effet, l’état présent des rites est un terrain solide sur lequel une science peut être fondée. Mais si l’on descendait l’ordre des temps, il faudrait commencer par la partie de l’histoire la moins aisée à élucider, c’est-à-dire par les origines. Si les rites chrétiens procèdent de l’Évangile, les Évangiles eux-mêmes ne sont pas, quant aux rites qu’ils contiennent, des livres primitifs, puisqu’ils