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L’existence des Chinois parait en effet remonter à une antiquité supérieure à celle des nations âryennes ou sémites, et l’on sait aussi que la première religion métaphysique pratiquée chez eux a été celle du Bouddha. L’histoire religieuse de la Chine se trouve ainsi réduite à n’être qu’une des branches de celle du bouddhisme, religion essentiellement âryenne. Les mêmes réflexions peuvent s’appliquer aux autres religions qui ont fait quelque progrès dans ce pays : elles appartiennent à différentes branches du christianisme ; elles ne sont que des importations européennes et n’ont aucune racine dans la race chinoise. De plus, quoique le bouddhisme ait été la première religion introduite chez les peuples jaunes, et bien que cette introduction soit déjà ancienne, l’étude des livres chinois a fait connaitre les dates précises des missions qui l’y ont prêché et celles de ses premiers établissements ; depuis lors, les chroniques chinoises du bouddhisme ont tenu compte de ses progrès, et l’histoire pourra les suivre jusqu’à nos jours. La question des origines religieuses peut donc à peine être posée à l’égard de la Chine et des autres populations jaunes de l’extrême Orient ; mais il n’en est pas de même des Égyptiens, des Sémites et des Aryens.

Quant à l’Égypte, malgré l’abondance des textes hiéroglyphiques, il n’est pas probable que l’histoire parvienne de longtemps à résoudre le problème de ses origines religieuses. Ceux de ses textes qui ont été traduits jusqu’à ce jour, et dont plusieurs remontent à une haute antiquité, ne laissent à cet égard que peu d’espérance. Au temps des premières dynasties, cinquante siècles pour le moins avant J.-C., l’Égypte était déjà civilisée. Ses plus anciens monuments supposent un passé très-long. On y constate l’existence d’un symbolisme très-antique, revêtu de formes polythéistes ; mais rien de plus obscur encore et de moins pé-