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NOTES.

f. 138 b.Les devoirs des six perfections.] Voyez ci-dessus, chap. i, f. 11 a, p. 332, et l’Appendice, no VII.

f. 139 b.Comment comprenez-vous cela, ô Religieux ?] Le texte se sert ici d’une formule spéciale qui revient toujours la même, chaque fois que le Buddha veut annoncer que l’histoire qu’il vient de raconter d’un ancien Buddha, d’un ancien roi, ou de tout autre personnage, s’applique à lui-même ou à un de ceux qui l’écoutent. Je la transcris ici telle que la donnent les manuscrits sanscrits du Népal, parce que j’ai été obligé d’en déplacer et d’en développer quelques termes pour la rendre claire en français : Tat kim manyadhvam bhikchavô ’nyaḥ sa têna kâléna téna samayêna Rĭchir abhût : na khalu punar êvam̃ drachṭavyam̃ ; tat kasya hétôḥ ? ayamêva sa dêvadattô bhikchus têna kâlêna têna samayêna rĭchir abhût, ce qui signifie littéralement : « Que pensez-vous de cela, ô Religieux ? — Autre fut ce Rĭchi, en « ce temps-là, à cette époque. — Mais il ne faut pas voir ainsi. Pourquoi cela ? C’est que c’était le Religieux même Dêvadatta qui dans ce temps-là, à cette époque fut ce Rĭchi. » Voici maintenant la même formule en pâli, sauf les trois premiers mots : Aññô nûna têna samayêna râdjâ mahâsudassanô ahôsiti ; na khô panêtam̃ ânanda êvam̃ daṭṭhabham̃ ahan têna samayêna râdjâ mahâsadassanô ahôsinti, littéralement : « Sans doute, diras-tu, en ce temps-là le roi Mahâsudassana fut un autre ; mais certes, Ânanda, cela ne doit pas être vu ainsi ; c’est moi qui en ce temps-là fus le roi Mahâsudassana[1]. » Au reste, ce pouvoir qu’on attribue au Buddha de se rappeler ses existences passées, est une des plus hautes facultés que lui ait reconnues la foi de ses disciples : on en verra la formule tant en sanscrit qu’en pâli au no XXI, de l’Appendice, où je compare quelques textes sanscrits du Nord avec les textes pâlis correspondants du Sud.

Les six perfections.] Voyez ci-dessus, chap. i, f. ii a, p. 332, et l’Appendice, no VII.

f. 140 a.Les trente-deux caractères distinctifs d’un grand homme, les quatre-vingts signes secondaires.] Voyez ci-dessus, chap. ii, f. 29 b, p. 356, et l’Appendice, no VIII.

Les dix forces.] Pour les dix forces, voyez ci-dessus, chap. iii, f. 40 a, p. 367, et l’Appendice, no XI.

Les quatre intrépidités.] Cette catégorie qui a déjà été indiquée plus haut, chap. ii, f. 19 a, p. 346, doit être examinée maintenant, puisque c’est ici pour la première fois que le texte du Lotus de la bonne loi exprime le nombre des termes dont elle se compose ! Malheureusement je n’ai jusqu’ici trouvé qu’un seul texte qui nous montre ce qu’on entend par le mot de vâiçâradya, « l’intrépidité ou la confiance. » Ce texte est cité par le Dharma pradîpikâ ; il est un peu bref et quelquefois incorrect : cependant, tel qu’il est, il détermine avec précision celle des deux nuances, intrépidité ou confiance, qui doit être préférée ; c’est évidemment la seconde. Voici ce passage que je reproduis ici avec quelques corrections

  1. Mahâsudassana sutta, dans Dîgha nikâya, f. 106 a.