se construisent avec l’ablatif, comme les verbes précédents : Vacuus curis (dégagé de soins) ; Omni liber curā et angore Cic. (libre de tout souci et de toute inquiétude) ; Immunis militiā (exempt du service militaire) ; Urbs nuda præsidio (ville dépourvue de garnison).
Rem. D’après ce qui a été dit, § 313, 5° et 6°, ces adjectifs peuvent aussi régir le génitif. Ce cas est le plus naturel avec expers ; Cicéron le préfère avec plenus, tandis qu’il joint plus souvent l’ablatif à refertus. C’est que plenus (plein) est un simple adjectif, et refertus (rempli), un véritable participe[1]. Cette différence paraît visiblement dans cette phrase de la deuxième Philippique : Domus erat aleatoribus referta, plena ebriorum.
§ 340. La locution mihi opus est (besoin est à moi, j’ai besoin) se rapprochant, pour le sens, du verbe egeo, se construit, comme ce verbe, avec l’ablatif : Auctoritate tuā nobis opus est, et consilio, et gratiā, Cic. (nous avons besoin de votre autorité, de vos conseils, de votre crédit). Quid opus est verbis (qu’est-il besoin de paroles) ?
Rem. 1. Le nom de la chose dont on a besoin peut aussi être le sujet d’une proposition dont opus sera l’attribut : Dux nobis et auctor opus est Cic. (nous avons besoin d’un chef et d’un conseiller). — Verres aiebat multa sibi opus esse, Cic. (Verres disait qu’il avait besoin de beaucoup de choses).
Dans l’une et dans l’autre construction, le nom de la personne qui éprouve le besoin se met au datif.
2. Quand opus est doit être suivi d’un verbe, on emploie, ou l’infinitif : Quid opus est tam valde affirmare ? Cic. (qu’est-il besoin d’affirmer si fortement ?) — ou l’ablatif neutre du participe parfait passif : Priusquam incipias, consulto, et ubi consulueris, maturē facto opus est, Sall. (avant d’entreprendre, il faut réfléchir, et quand on a réfléchi, exécuter promptement)[2].
- ↑ Plus tard, l’ablatif prévalut même avec plenus, et Quintilien, IX, 3, 1, témoigne que, de son temps, on disait plenum vino et non vini. C’est qu’alors plenus était devenu synonyme de repletus.
- ↑ Il a été parlé, § 251 et suiv., de l’ablatif avec le comparatif. Nous traiterons plus bas de l’ablatif de lieu, de l’ablatif de temps et de l’ablatif absolu.