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l’argent à quelqu’un, et, gratifier quelqu’un d’une somme d’argent). La dernière tournure est la plus usitée.

4. Induĕre tunicam alicui, et aliquem tunicā (mettre une tunique à quelqu’un, et, revêtir quelqu’un d’une tunique) ; Induere sibi torquem (se parer d’un collier), et sans complément indirect : induere loricam (revêtir sa cuirasse).

5. Mittĕre nuncios alicui et ad aliquem (envoyer des messagers à quelqu’un).

6. Scribere epistolam amico et ad amicum (écrire à un ami).

EMPLOI DES CAS AVEC LES INTERJECTIONS[1].

§ 389. Les interjections ne font point partie de la proposition ; elles ne régissent donc rien et ne sont régies par rien. Cependant on les joint par ellipse à différents cas des noms ;

1. Au génitif, en poésie seulement : O mihi nuncii beati, Catull. (ô l’heureuse nouvelle pour moi !) proprement : je me félicite à cause de cette heureuse nouvelle.

2. Au datif : Hei mihi ! (malheureux que je suis) ! Væ victis (malheur aux vaincus) !

3. A l’accusaiif : O fallacem hominum spem ! Cic. (ô trompeuses espérances des hommes) ! Heu me miserum ! et sans l’interjection, me miserum (que je suis malheureux) ! Suppl. dico, experior, ou sentio[2].

Elles se joignent aussi au nominatif, avec ellipse du verbe ÊTRE : Heu vatum ignaræ mentes ! Virg. ; et au vocatif sans ellipse : Heu miserande puer ! Virg.

Rem. Les deux adverbes en, ecce (§ 96 — 1°), qui ont quelque rapport avec les interjections, se joignent en général au nominatif : En ego vester Ascanius, Virg. (c’est moi, c’est votre Ascagne) ; s. adsum. — Ecce autem nova turba atque rixa, Cic. (mais voici un nouveau bruit, une autre querelle) ; s. oritur.

On les trouve rarement avec l’accusatif, si ce n’est en poésie : En quattuor aras ; ecce duas tibi, Daphni, Virg. s. vides ou aspice ; cf. § 145 — 4.

  1. Cf. § 101.
  2. Cf. Méth. gr. § 292.