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Page:Burnouf - Méthode pour étudier la langue latine, 1843.djvu/6

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moins que les élèves l’apprendront sans travail, et qu’ils se formeront, par le seul effet de l’habitude, une prononciation régulière. Le signe de la longue remplacera, sur l’ablatif féminin, cet accent circonflexe qui contredit toutes les règles de l’accentuation latine, et qui doit tôt ou tard disparaître de nos éditions classiques.

Le plan de cette méthode est le même que celui de ma Grammaire grecque. Les cent quatre premières pages ne contiennent que les règles les plus générales et les plus élémentaires. J’ai rejeté dans le Supplément tout ce qui aurait pu embarrasser les commençants, toutes les exceptions, toutes les formes empruntées au grec. Je n’ai rien innové dans l’ordre ni dans le nombre des déclinaisons et des conjugaisons. Sans doute, en latin comme en grec, les déclinaisons peuvent aisément se réduire à trois, et les conjugaisons à une seule. J’ai plus d’une fois démontré publiquement la parfaite similitude des deux langues sous ce rapport. Mais, tout en constatant ce fait si connu de linguistique, j’ai toujours pensé qu’il y aurait plus d’inconvénients que d’avantages à y conformer les paradigmes qu’on met sous les yeux des élèves. Je n’en explique pas moins les lois qui président à la flexion des noms et des verbes, et l’analyse que je donne des uns et des autres montrera suffisamment comment toutes les formes se développent sous l’influence d’un principe commun.

La troisième déclinaison occupe, dans cette Méthode, plus de place que les quatre autres ensemble ; mais il fallait enseigner dans quels noms l’ablatif singulier est en e, dans quels noms il est en i ; il fallait distinguer, au génitif pluriel, les désinences um et ium, à l’accusatif singulier, em et im, et je ne pouvais le faire sans multiplier les exemples. J’ai lieu de croire qu’il ne restera plus, sur ces divers points, aucune difficulté, si, aux règles de la partie élémentaire, on ajoute les remarques contenues dans le Supplément[1] . J’ai donné pour premier modèle de cette déclinaison le masculin labor, parce que tous les substantifs en or sont masculins, excepté trois qui sont féminins (arbor, soror, uxor,) et quatre qui sont neutres (cor, ador, æquor, marmor). Les autres noms à décliner sont rangés par classes, de la page 9 à la page 17, dans le seul ordre qui permît d’établir quelques règles générales. Le maître pourra, s’il le veut, les considérer simplement comme des sujets

  1. §§ 110, 117, et 122, 124, 125, 126.