Page:Burnouf - Méthode pour étudier la langue latine, 1843.djvu/8

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Le supplément ne devra être étudié d’une manière suivie que par des élèves un peu avancés ; mais, à tous les degrés de l’enseignement, le maître pourra en faire connaître les paragraphes qui se rapportent aux textes qu’il explique ; et, comme lui-même en possédera bien tout le contenu, il y trouvera des détails qui, placés à propos dans ses leçons, y jetteront de la variété. Les listes des verbes, rangés d’après la terminaison du parfait et du supin, seront d’un grand secours pour la composition et la correction des thèmes, puisqu’elles indiquent avec exactitude les formes dont on peut se servir et celles qu’il faut éviter.

Je n’ai pas craint d’admettre dans les différentes parties du Supplément un assez bon nombre d’archaïsmes, en avertissant toujours de n’en pas faire usage. Quelque élémentaire que soit une Grammaire, il faut pourtant qu’elle prépare à la lecture des auteurs, et l’on trouve à chaque page de Plaute, de Térence, de Lucrèce, des formes qui arrêteraient le lecteur, si elles n’étaient connues d’avance.

Dans la Syntaxe, je me suis borné plus strictement au latin de l’époque classique, laquelle finit à la mort d’AUguste. Il s’agit ici d’enseigner non-seulement à lire le latin, mais encore à l’écrire, et pour cela il ne faut offrir que des modèles d’une pureté irréprochable ; il faut surtout ne pas mêler ensemble des styles de siècles et de caractères différents. Si donc l’on rencontre dans Tacite, dans les deux Plines, dans Tite-Live même et dans Salluste, quelques tournures dont la Grammaire ne fasse pas mention, elles ne sont pas oubliées ; elles sont omises à dessein. Il n’en peut résulter aucun inconvénient ; un élève exercé devinera bien plus facilement une construction irrégulière qu’une forme insolite. Sans doute les exceptions syntactiques auraient pu faire aussi l’objet d’un supplément ou au moins de remarques séparées ; mais il faut se borner ; et mettre tout dans un livre n’est pas le moyen de faire tout apprendre. J’ai du reste signalé de place en place un assez grand nombre de ces locutions non cicéroniennes, pour qu’on puisse les reconnaître quand elles se rencontrent, et apprécier la différence des styles.

La Syntaxe est divisée en générale et particulière. La Syntaxe générale, quoique très-courte, contient en abrégé les règles qui régissent l’emploi de toutes les parties du discours. Elle peut suffire au premier enseignement, et celui qui la possédera bien analysera sans peine