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tique de charcutier. Quoique celle-ci ne soit pas précisément un ouvrage de serrurerie, il entre tant de fer dans sa composition, qu’on a cru pouvoir la donner à la suite des autres. On a placé sur les marges de la planche plusieurs des supports en usage pour pendre les viandes ; ils sont d’une forme simple, ferme et variée.

DEUXIÈME CAHIER.

BALCONS.

Les balcons sont l’objet de ce deuxième cahier. Parmi ceux de toutes espèces que présentent les différens quartiers de la ville de Paris, la grande difficulté était de faire un bon choix, et surtout d’en offrir une suite qui, bien que peu nombreuse, pût donner une idée de toutes les variétés qui s’y rencontrent. On s’est attaché surtout à dessiner ceux qui présentent des combinaisons de barreaux ingénieuses et de meilleur goût, en donnant la préférence à ceux qui, par leur simplicité, la facilité de leur exécution, sont destinés à être le plus souvent reproduits. Parmi les balcons d’une composition riche, et où tous les moyens de l’art ont été employés, on n’a admis que ceux qui jouissent d’une réputation méritée par la perfection de leur ajustement et de leur exécution. À l’inspection des planches gravées, on remarquera que l’on a eu soin d’opposer aux balcons de formes droites, ceux qui se composent de parties courbes, afin de faire mieux sentir, à l’artiste qui devra les utiliser, tout le parti qu’on peut tirer de leur combinaison.

Planche 7.

Plusieurs balcons d’une composition riche sont réunis sur cette première planche. Deux en particulier sont d’une grande magnificence ; l’un est tiré d’un hôtel situé sur le quai de Béthune, île Saint-Louis, qui a appartenu au cardinal de Richelieu, et dans lequel on trouve encore, dans la cour et les escaliers, une pompe et une majesté digne de ce prélat ; l’autre est celui de la croisée de la galerie d’Apollon, au Louvre, du côté de la rivière.

Dans le balcon de l’hôtel de Richelieu, les ornements en tôle y sont peut être prodigués, mais leur exécution est d’une grande manière : la frise en fer estampé, qui forme un rinceau dans le haut, est, comme le reste du balcon, d’un grand caractère et d’une richesse peu commune. Les consoles qui le supportent sont d’un style, et, quoiqu’en pierre on n’a pu résister au désir de les dessiner, afin de ne pas séparer les parties d’un tout qui produit un aussi bon effet.

Le balcon qui est au haut de la planche, est tiré du même hôtel. Quoique moins magnifique que le précédent, il est d’une très-belle composition.

Au-dessous de celui-ci, il y en a deux de l’hôtel Lambert, situé dans le même quartier. Le premier est très-riche et de bon goût ; l’autre, dont on n’a donné qu’un fragment, quoique très-simple, est d’une forme agréable et solide.

Enfin au milieu de cette planche est ce balcon du Louvre dont nous avons parlé. Exécuté sous Henri II, il est riche d’ornement comme tout ce qui date de cette époque ; mais il est aujourd’hui très-ruiné, et ce n’est qu’à l’aide des fragmens qui subsistent encore, qu’il a été possible au dessinateur de l’offrir ici tel qu’il a dû être primitivement. Les ornements en sont larges et faciles, et décèlent le temps où les arts marchaient à grands pas vers un perfectionnement qui, depuis, est resté stationnaire, pour ne pas dire plus. Les barreaux suivent les différens contours des ornemens dont ils sont revêtus, et qui sont en fer et en tôle, repoussés au marteau. On faisait autrefois beaucoup d’usage des ornemens de cette espèce ; mais depuis que l’art du fondeur en fer s’est perfectionné, l’on a abandonné la relevure, pour n’employer que les ornemens en fonte, qui sont de beaucoup préférables par la pureté de leurs formes, leur solidité et la modicité de leur prix.

Planche 8.

Cette planche contient six balcons d’une composition moins riche que les précédens. Celui tiré du Panorama dramatique, joli petit théâtre détruit presque aussitôt qu’élevé, est d’une composition simple, rehaussée par des masques scéniques d’une très-belle exécution. Celui de la rue Hauteville, dont les ornemens sont dorés, a beaucoup d’éclat.

Les deux balcons qui occupent le milieu de la planche sont bien ajustés. L’un est formé d’écaillés et l’autre d’une espèce de maille ou treillis dont les rosaces dorées augmentent le bon effet.

Ceux placés au bas, appartiennent à d’anciennes maisons du quartiers du Marais ; leur forme arrondie ou bombée en avant n’est plus de mode : cependant elle offre cet avantage, qu’on peut s’en approcher tout près étant assis.

Planche 9.

Cette planche contient également six balcons, dont deux, très-grands, sont des espèces de balustrades. Les deux du bas sont modernes, et celui en forme d’étoiles est d’un effet charmant.

Les deux du haut, et principalement celui de la place des Victoires, sont d’une simplicité qui plaît à l’œil. Ils remplissent bien leur objet parce qu’ils sont solides et que les espaces en sont rapprochés. Il n’en est pas de même du grand balcon, ou pour mieux dire de la balustrade imitant une grecque, qui occupe le milieu de la planche. La composition en serait bonne si les barres de fer pouvaient être suffisamment fixées. On l’a donné pour faire voir que, même dans les ouvrages en fer, la solidité provient encore plus de l’arrangement des parties que de la dureté de la matière.

Celui au-dessus est d’une jolie forme, mais on peut lui reprocher de laisser de trop grands espaces vides, et de ne point offrir de sécurité pour les enfans.

Planche 10.

Les huit balcons dont cette planche offre le dessin, sont fort simples mais de formes très-variées. Les figures parlant d’elles-mêmes, nous nous abstiendrons de décrire chacun en particulier ; nous dirons seulement que celui de la rue Notre-Dame de Nazareth, quoiqu’un peu