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LES


DÉCOUVERTES D’UN BIBLIOPHILE


RÉDUITES À LEUR JUSTE VALEUR[1].




De la conscience invinciblement erronée. — « La première hérésie que le Bibliophile trouve dans le Compendium, c’est l’article de la conscience invinciblement erronée. Comme lui, je commencerai par cette question. »

« Il peut arriver qu’une personne ignore quelque point de son devoir, après avoir pris pour s’instruire tous les soins qu’on peut, moralement parlant, exiger d’elle. Voilà ce que les moralistes appellent une conscience invinciblement erronée ; mais ils n’en reconnaissent point, dit l’auteur incriminé, en ce qui concerne les premiers principes de la loi naturelle, ni par rapport aux conséquences claires et immédiates qui en découlent (t. 1, p. 14). »


Nous avons, dès le début, à signaler une falsification du texte du Compendium, qui, loin d’affirmer que les moralistes ne reconnaissent point une conscience invinciblement erronée, en ce qui concerne les premiers principes de la loi naturelle, ni par rapport aux conséquences claires et immédiates qui en découlent (t. I p. 14, l. 17 et 18), ne présente au contraire cette opinion que comme la plus générale et par conséquent la plus probable — communiter sentiunt doctores — ce qui laisse une grande latitude, puisqu’il est permis de suivre

  1. Les passages imprimés en petits caractères sont la reproduction du texte de cette brochure.