Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/132

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Il me dit bien encor que son mal est extrême ;
Mais il ne le dit plus de mesme
Qu’il me le disoit autrefois.

Revenez dans mon cœur, paisible indifférence,
Que l’amour a changée en de cruels soucis.
Je ne reconnois plus sa fatale puissance,
Et, grâce à tant de négligence,
Je ne veux plus aimer Tircis.

Je ne veux plus l’aimer ; ah ! discours téméraire !
Voudrois-je éteindre un feu qui fait tout mon bonheur ?
Amour, redonnez-luy le dessein de me plaire ;
Mais quoy que l’ingrat puisse faire,
Ne sortez jamais de mon cœur !


BALLADE.


À caution tous amans sont sujets,
Cette maxime en ma teste est écrite :
Point n’ay de foy pour leurs tourmens secrets,
Point auprès d’eux n’ai besoin d’eau bénite.
Dans cœur humain probité plus n’habite.
Trop bien encor a-t-on les mesmes dits
Qu’avant qu’astuce au monde fust venue ;
Mais pour d’effets, la mode en est perdue :
On n’aime plus comme on aimoit jadis.

Riches atours, table, nombreux valets.
Font aujourd’huy les trois quarts du mérite.
Si des amans soumis, constans, discrets,