Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/154

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Craint, adoré… Mais j’entends la victoire
Qui vous appelle à des exploits nouveaux.
Que de hauts faits vont grossir votre histoire !
Partez, courez à des destins si beaux.
Je vois l’Espagne, aux traités infidelle,
De ses pays payer ses attentats ;
Je vois vos coups détruire les États
Du fier voisin qui soutient sa querelle ;
Et je vous vois, vainqueur en cent combats,
Donner la paix et la rendre éternelle.




MADEMOISELLE DESHOULIÈRES.


Antoinette-Thérèse Deshoulières naquit à Paris en 1662. Son premier pas dans la carrière poétique fut un triomphe ; elle remporta, en 1687, c’est-à-dire à vingt-cinq ans, le prix proposé par l’Académie française ; ce qui fut d’autant plus glorieux, qu’elle avait eu des rivaux dangereux à combattre. Cet honneur l’encouragea beaucoup ; mais la délicatesse de sa santé et la perte successive de ses plus proches parents ne lui permirent pas de donner un plein essor à ses talents. Elle se borna depuis à des pièces fugitives que l’on a imprimées à la suite des œuvres de sa mère. L’ouvrage le plus considérable qu’elle ait entrepris est l’opéra de Callirhoé, qu’elle abandonna dès qu’elle sut qu’un autre auteur travaillait sur le même sujet. Ce qui est sorti de sa plume n’est ni aussi élevé pour les pensées, ni aussi