Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/222

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J’aurai de mon côté la Sorbonne et la cour.
Ces grandes vérités qui parurent nouvelles,
Paroîtront désormais claires, solides, belles :
Tel docteur qui sans vous n’auroit jamais cédé,
Dès que vous parlerez sera persuadé.
Quand la vérité sort d’une bouche si belle,
Elle force bientôt l’esprit le plus rebelle.
Et manqua-t-on jamais à la faire goûter,
Lorsqu’avec tant de grâce on se fait écouter ?
De faux dogmes détruits et d’erreurs étouffées,
Vous m’allez ériger cent superbes trophées ;
Par vos illustres soins, mes écrits à leur tour,
De tous les vrais sçavants vont devenir l’amour.
J’aperçois nos deux noms, toujours joints l’un à l’autre,
Porter chez nos neveux ma gloire avec la vôtre,
Et j’entends déjà dire en cent climats divers :
Descartes et La Vigne ont instruit l’univers…


FRAGMENT
DE LA RÉPONSE DE MADEMOISELLE DE LA VIGNE


A L’OMBRE DE DESCARTES.


Si j’osois, grand génie, en croire vos paroles ;
Ombre, si vos serments n’étoient toujours frivoles,
Quel espoir flatteroit mon esprit et mon cœur !
Que je me promettrois de science et d’honneur !
Je verrois par mes soins la vieille erreur détruite,
L’école avec la cour heureusement instruite.
Et tout le monde enfin, par ma voix excité,
Dans vos doctes écrits chercher la vérité.