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Page:Bussy - À mi-voix - Poésies inédites, 1888.djvu/13

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esprit enjoué, porté au badinage et non dépourvu de malice ; il a écrit, au bon temps de sa vie d’étudiant, des épigrammes d’une inoffensive gaîté, des odes funambulesques très artistement construites, où Banville eût reconnu un disciple habile, ce qu’on appelle enfin, en argot de Belles-Lettres, des « pirateries, » farces destinées à défrayer le journal charivarique de la société et qui sont la peinture humoristique de sa vie intérieure. Dans ces exercices de « pirate, » Bussy donnait cours à sa verve, à son penchant pour les rimes imprévues et copieuses. Il célébrait, par exemple, dans un sonnet burlesque, les amours fantastiques de certain camarade auquel il faisait dire :

Un sourire n’encouragea…
Elle est la fille d’un rajah
De Bhagalpur, dans l’Inde anglaise ;

Si mes projets sont triomphants,
Nous vivrons, là-bas, très à l’aise,
Car elle a trois cents éléphants.

Les curieux trouveront dans la Revue de Belles-Lettres de 1884-1886 d’autres productions analogues de cette verve juvénile. Elles suffisent à montrer que Bussy vivait largement, pleinement de la vie « bellet-