Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/197

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n’eût pas attendu si long-temps que fit son amant. Mais la peur de ne paroître pas assez précieuse l’embarrassa si fort qu’elle fut quelque temps sans sçavoir que répondre. Enfin, s’efforçant de parler pour cacher le désordre que son silence témoignoit : « Vous avez raison, Monsieur, lui dit-elle avec toutes les façons du monde, de croire qu’on aime fort son mari ; mais vous voulez bien qu’on prenne la liberté de vous dire que vous avez tort d’avoir sur votre chapitre tant de modestie que vous avez. Si on étoit en état de reconnoître les bontés que vous avez pour les gens, vous verriez

    p. 143) a été racontée en détail par Mademoiselle (t. 2, p. 192, 288). Elle coûta la vie à l’agresseur.

    Chacun différemment témoigne son regret,

    dit Benserade ;

    Les hommes en public, les femmes en secret.

    De très nombreuses pièces de la Bibliothèque nationale (Catal., t. 2, nos 2869-2878) s’y rapportent.

    On peut lire avec intérêt l’ouvrage dont voici le titre (nº 2232 du Catalogue Leber) : Le duc de Guise et le duc de Nemours, Cologne, chez Clou Neuf (Hollande, à la Sphère), 1684, petit in-12.

    Pierre Coste (p. 60) dit bien que c’est aux eaux que Nemours aima madame de Châtillon, depuis peu mariée. « On peut dire, remarque-t-il, qu’il n’a eu de véritable inclination que pour cette duchesse. Ajoutons ici quelques lignes tirées des Mémoires de Mademoiselle (t. 2, p. 51 ; 1649) ; elles confirment le témoignage de notre texte :

    « M. de Nemours commençoit alors à faire le galant de madame de Châtillon ; cet amour avoit commencé dès le premier voyage de Saint-Germain, et la galanterie de son mari qui avoit commerce en ce temps-là pour Guerchy fit que celle de M. de Nemours lui déplut moins. Auparavant rien n’étoit égal à leurs amours…, etc.

    «… L’on remarqua que, le jour que l’on l’alla consoler de la mort de son mari, elle étoit fort ajustée dans son lit. »