Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/219

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d’aller demeurer chez sa cousine madame de Châtillon. Un prêtre nommé Cambiac[1], qui s’étoit introduit chez madame de Boutteville par le moyen de madame de Brienne[2], fut envoyé à madame de Châtillon par sa mère. Il n’y fut pas longtemps

    Amelot de la Houssaye (t. 2, p. 405) entre dans le détail : « Le cardinal de La Valette aimoit éperdûment la princesse de Condé, Charlotte de Montmorency, et elle, à ce qu’on disoit alors, l’aimoit réciproquement, parceque, outre qu’il étoit bien fait, il lui donnoit beaucoup. »

    Je recommande tous ces textes religieux au benoît M. Louis Veuillot et à Monseigneur Parisis.

  1. Cambiac étoit un « ecclésiastique de Toulouse, dit Lenet (p. 379, en 1650), doux, modeste, beau, propre et fort intrigant ». Sauval, mauvaise source quelquefois (Walck., t. 2, p. 445), le fait chanoine d’Alby et de Montauban. Le même Sauval donne Bouchu pour amant à madame de Châtillon en même temps que Cambiac.

    Cambiac étoit tout à fait attaché à la famille des Condé : c’étoit l’un de leurs conseillers intimes.

  2. Il y a madame de Brienne la mère (Louise de Béon, fille de Bernard, seigneur du Massés), mariée en 1623, morte le 2 septembre 1667 ; mademoiselle de Brienne (madame de Gamaches), et madame de Brienne la jeune, mariée en 1656, morte en 1664.

    « La reine estimoit » la mère « pour son mérite (Mottev., t. 4, p. 293) et sa piété ». C’étoit l’amie de madame de Motteville (t. 5, p. 234). Elle soigna avec dévoûment la reine-mère dans sa longue et triste maladie.

    Madame de Brienne la jeune étoit fille du comte de Chavigny :

    Pour mettre leur pouvoir au jour,
    Le ciel, la nature et l’amour,
    De corail, d’ivoire et d’ébène
    Firent Brienne,
    Firent Brienne.

    Elle étoit donc belle. Elle étoit sage aussi :

    Un prélat à Pont-sur-Seine
    Adresse souvent ses pas
    Pour voir la chaste Brienne,