Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/254

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Ce régal ne sera pas mauvais à madame la princesse Palatine[1], à qui je vous permets d’en parler. Je ne

    Richmond, ami de Retz ? Un des trente-six gentilhommes du roi (1669) ? Charles Bidault d’Aubigny, gentilhomme de Monsieur en 1661 ? Le d’Aubigné qu’on dépêcha sous la Fronde à la princesse douairière (Lenet, Coll. Michaud, p. 234, 243) ? Ce doit être ce dernier ; mais La Chesnaye des Bois (t. 1, p. 493) dit avec raison : « Il n’y a presque point de province en France où l’on ne trouve des gentilshommes du nom d’Aubigné et d’Aubigny ; ils ont tous des armes différentes. »

    Louis XIV ne simplifia pas la question lorsqu’il créa duchesse et pairesse d’Aubigny mademoiselle de Kéroualles, la maîtresse de Charles II (en décembre 1673).

  1. Anne de Gonzague-Clèves, comtesse palatine du Rhin. Fille de Charles de Gonzague-Clèves, duc de Nevers, née en 1616, elle épouse (1639) Henri II, duc de Guise, se sépare, se remarie en 1645 à Édouard de Bavière, comte palatin du Rhin. Restée veuve en 1663, elle meurt le 6 juillet 1684.

    Les amateurs du style magnifique et des grands éloges n’ont qu’à relire l’oraison funèbre que Bossuet lui a faite. Les politiques chercheront dans les mémoires du temps la trace des manœuvres par lesquelles elle s’est signalée pendant la régence d’Anne d’Autriche. En 1661, madame de Navailles, dame d’honneur, lui fit une rude guerre (Mottev., t. 5, p. 117) pour l’empêcher de jouir de tous les priviléges attachés à sa charge de surintendante de la maison de la reine. À la mort de Mazarin, la Palatine quitte sa charge, que l’on donne à la comtesse de Soissons. L’inébranlable madame de Navailles continue sa guerre. Affaire sérieuse s’il en fut :

    « Le roi, dont les intentions étoient droites, ayant écouté les raisons de part et d’autre, régla les fonctions de la surintendante et de la dame d’honneur. Il donna à la première les honneurs de présenter la serviette, de tenir la pelote et de donner la chemise, avec le commandement dans la chambre et les sermens, et tout le reste à la dame d’honneur, c’est-à-dire servir à table, la préférence dans le carrosse et dans le logement. » Le lendemain, mille autres querelles. Le comte de Soissons appelle en duel le duc de Navailles (pour la serviette)—Refus : la cour applaudit ; les mazarins baissent ; le roi exile le comte. Ah ! la belle chose que l’intérieur d’un palais !