Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/273

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pas tant de complaisance dans la sienne que la Feuillade : il continua de voir madame de Châtillon malgré l’abbé Foucquet ; mais, comme il n’avoit ni assez de fortune ni assez de mérite pour lui toucher le cœur, elle ne fit que le conquêter, et ne le conserva que pour échauffer l’abbé Foucquet, pour l’obliger à renouveler ses présens et pour lui faire connoître qu’elle avoit des gens de qualité dans ses intérêts qui ne souffriroient pas qu’on la maltraitât. Il fallut donc que l’abbé Foucquet endurât ce rival ; mais il déchargea sa colère sur le pauvre Vineuil. Celui-ci étoit un des premiers amans de madame de Châtillon, bien traité, homme de bon sens et dont l’esprit étoit à craindre. L’abbé Foucquet fit entendre au cardinal qu’il étoit dangereux de le laisser à Paris ; de sorte que le cardinal, qui ne voyoit alors que par les yeux de l’abbé, fit donner une lettre de cachet à Vineuil pour aller à Tours jusqu’à nouvel ordre. Celui-ci, ne pouvant pas dire adieu à madame de Châtillon, lui écrivit cette lettre, du dernier octobre 1655[1].

  1. La date est précise. Si ce n’est que de l’appareil et si elle ne rend pas la lettre authentique, au moins est-il impossible de nier que dans tout ce qui précède et dans tout ce