Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/294

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de la passion qui lui restoit encore pour la duchesse de Châtillon, répondit à ses civilités le plus obligeamment qu’il put, et le lendemain, la comtesse l’ayant envoyé quérir et lui disant ce que madame d’Olonne l’avoit prié de lui dire : « J’en sçais plus que vous, Madame, lui dit-il, et je reçus hier au soir d’elle-même des marques de sa reconnoissance ; mais je voudrois bien sçavoir de vous une chose, ajouta-t-il : si le comte de Guiche n’est point amoureux de madame d’Olonne ; car, cela étant, je veux éviter l’occasion de le devenir. Il a eu tant d’égards pour moi en tout rencontre que je serois ridicule d’en user mal avec lui.—Non, lui dit la comtesse ; au moins madame d’Olonne et lui m’ont dit, chacun en particulier, qu’ils ne songeoient point l’un à l’autre.—Cela étant, répliqua l’abbé, je vous supplie, Madame, de mander à madame d’Olonne que vous m’avez vu, et que, sur ce que vous m’avez dit de sa part, je vous ai paru si transporté de joie de voir comme elle recevoit ce que je faisois pour elle, que vous ne doutez pas que je ne devienne furieusement amoureux ; et là-dessus, Madame, demandez-lui, je vous prie, ce qu’elle feroit si cela étoit. » La comtesse lui ayant promis, l’abbé sortit, et le lendemain madame d’Olonne, ayant reçu le billet de la comtesse, y fit cette réponse :