Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 1, éd. Boiteau, 1856.djvu/441

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de la ville, elle se cache sous terre par un grand canal que la nature a fait et qu’on appelle vulgairement le Trou-Grimaud, et ne sort qu’à deux lieues plus loin, à savoir, là où elle se jette dans la Précieuse.

À quatre lieues est

Châtillon, grande et belle ville par dehors et mal bâtie en dedans. Les peuples y aiment l’argent. Elle a été si fort persécutée par deux princes qu’elle a été contrainte de se jeter entre les bras de l’Église. Un abbé commandataire en a été gouverneur, mais depuis chassé pour vouloir trop entreprendre sur les priviléges de la ville ; et maintenant il n’y en a plus, car on veut les obliger à servir jour et nuit et à payer la dépense.

La Vergne[1] est une grande ville fort jolie et si dévote que l’archevêque[2] y a demeuré avec le duc de Brissac, qui en est demeuré principal gouverneur, le prélat ayant quitté.

De là vous venez à

Montausier[3], grande ville qui n’est pas belle, mais agréable. La Précieuse passe au milieu, qui est une rivière de grande réputation. L’eau en est claire et nette ; il n’y a lieu au monde où la terre soit mieux cultivée.

Fienne[4] est une grande ville, presque toute

  1. Madame de La Fayette, mariée en 1655.
  2. Retz.
  3. Julie-Lucie d’Angennes de Rambouillet, mariée en 1645 à Charles de Sainte-Maure, marquis de Montausier.
  4. Je crois qu’il faut lire Fiennes, comme sur l’imprimé.