Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/11

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qui ne peut échapper à personne, jamais un mot de blâme ne lui est adressé, jamais une raillerie ne l’attaque, jamais les auteurs n’invoquent la morale pour avoir le droit de ne pas admirer.

Or, sans parler des événements, une tendance si manifeste, qui paroît sous des plumes différentes, est un fait précieux acquis à l’histoire.

Cette opinion de l’importance historique des libelles que je publie pourra paroître exagérée ; mais ce n’est pas sans réflexion, ce n’est pas sans preuves, que je me la suis faite ; si je n’avois pas été convaincu qu’elle est fondée, j’ai trop l’horreur des scandales pour avoir entrepris cette publication. Je le répète, c’est l’histoire seule que j’ai eu en vue ; je dois dire comment je l’ai trouvée.

Les auteurs de ces libelles, on le conçoit, n’ont point eu la prétention d’être des historiens. Le succès du livre de Bussy les a seul provoqués à marcher sur ses traces, ils ont exploité la vogue de son roman ; l’intérêt des libraires a fait le reste. C’est donc à une opération de librairie que nous devons tous ces petits volumes composés dans un genre prisé des acheteurs. Comment les auteurs ont recueilli les faits, je l’ignore. Des exilés français les leur ont-ils fournis ? Ont-ils reçu de la cour des mémoires ? Ont-ils écrit en France et fait imprimer en Hollande ? Nul, je crois, n’en sait rien. Pour nous du moins, si les suppositions ne manquent pas, les preuves font défaut, et nous n’osons rien affirmer. Mais ce qui est certain, c’est qu’ils étoient généralement bien informés, et notre commentaire ne laissera pas de doute à cet égard.