Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/13

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qu’à l’attirer, il résultoit pour nous la nécessité d’être grave et sévère, là où il pouvoit paroître enjoué comme son auteur ; avec autant de soin qu’il visoit à rester dans l’esprit de son texte, nous avons cherché à nous séparer du nôtre. Le tableau qu’il présentoit permettoit une riche bordure ; ceux qui suivent réclament un cadre plus simple. Le livre de Bussy est signé, le nom de son auteur le patronne et le pousse merveilleusement ; les libelles qu’on va lire sont anonymes, et ils ont besoin d’être accrédités pour obtenir, non pas le même succès, mais autant et plus de confiance.

Quelques mots encore sont nécessaires pour faire connoître en quoi cette édition nouvelle diffère des précédentes.

Tout le monde sait que chacun des éditeurs de Bussy a ajouté quelques pièces nouvelles à son œuvre, qui leur servoit de passe-port. C’est ainsi que l’Histoire amoureuse des Gaules a fini par comprendre, outre son livre, qui ouvroit la marche, un certain nombre de pamphlets, soit contemporains, soit postérieurs à sa mort, mais que son nom protégeoit, en vertu de cet axiome : « Le pavillon couvre la marchandise. » Toutes les éditions n’ont pas donné les mêmes ouvrages. Ainsi, Alosie, ou Les amours de M. T. P., qui avoit paru sans clef et qui racontoit des aventures toutes bourgeoises, a bien vite disparu ; Junonie, dont les personnages n’étoient guère plus relevés, s’est conservée parce que les noms propres qui s’y trouvoient piquoient la curiosité. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que le texte a été définitivement arrêté, et, depuis,