Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/359

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Qu’il ressentoit peut-être alors,
Il lui fit voir une élégie,
Mais forte et pleine d’énergie,
Qu’elle prit pour un madrigal,
Qui lui porta le coup fatal,
Dont elle ne se put défendre ;
Elle acheva lors de se prendre.
Le reste, ne se conte plus,
J’en serois moi-même confus.
Le voir, l’aimer, devenir grosse,
Je ne vous dis point chose fausse,
Se firent dès le même jour
Qu’il lui témoigna de l’amour.
Il n’est pourtant rien de plus vrai
Qu’on n’y mit pas plus de délai,
Et que dans la même journée
La chose se vit terminée.
Sitôt que monsieur de Brancas
S’aperçut de ce vilain cas,
Par un motif de conscience,
Ou bien poussé par la finance,
Sur quoi l’on ne pouvoit gloser,
Il fit dessein de l’épouser.
Bien que la dame se vît grosse,
Elle ne vouloit point de noce,
Pourtant elle y consentit : car
Voyant que le duc de Villars
Étoit prêt de faire naufrage,
Elle approuva ce mariage :
Ce qu’elle n’eût fait qu’à regret,
Sans quelque espoir du tabouret[1].
Six mois après l’affaire faite,

  1. L’espoir qu’elle avoit de voir son mari devenir duc,