Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 3, éd. Boiteau, 1858.djvu/116

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La chaude ardeur de ma braise.
Vénus, prens-moi à merci,
Et toi, Cupidon, aussi :
Car d’une nouvelle rage
Furieusement j’enrage,
Rage qui me vient domter,
Sans la pouvoir supporter.
La priant en cette sorte,
D’une façon demi morte,
Mes soupirs eurent pouvoir
A la fin de l’émouvoir :
Ainsi elle fut vaincue
Et sa colère abattue.
Une charmante pâleur
Lui fit changer de couleur.
Lors elle se prit à dire :
Tu as ce que tu désire,
Guillemette est toute à toi.
Et puis, s’approchant de moi,
Sans contrainte elle me baise,
Et coup sur coup me rebaise.
Enfin, se laissant aller,
Elle me vint accoler,
Et entre mes bras pâmée,
Elle demeura charmée.
Alors sur mon lit doré,
Mignardement préparé,
Dessus la folâtre couche
Nous dressons notre escarmouche.
Je me déchargeai soudain
De l’ardeur dont j’étois plein
Et de cette ardente flamme
Que je sentois dans mon âme.
Tout de mon long je me couche