Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 3, éd. Boiteau, 1858.djvu/117

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Entre ses bras bouche à bouche.
Alors tout doucement j’entre
Là-bas, dans ce petit centre
Où Cypris fait son séjour,
Dedans les vergers d’amour,
Vergers qui toujours verdissent,
Vergers qui toujours fleurissent.
Mais pour cela je ne cesse
De la rebaiser sans cesse,
Et nos corps ensemble étraints
Sont sans contrainte contraints
D’une mignardise étrange
Faire un amoureux échange,
Et doucement haletans,
Nos âmes vont se mêlans ;
Nos languettes fretillardes
Se font des guerres mignardes,
Et sur le rempart des dents
S’entre-choquent au dedans.
Oh ! combien de friandises !
Oh ! combien de paillardises
Aperçurent, cette nuit,
Et le flambeau et le lit,
Seuls témoins de nos délices.
Seuls témoins de nos malices,
Lors qu’étroitement pressés,
Nous nous tenions embrassés,
Et qu’une chaleur fondue,
Par nos veines épandue,
Va d’une douce liqueur
Attiédissant sa langueur !
Alors je me pris à dire :
O Dieux ! gardez votre empire,