Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 3, éd. Boiteau, 1858.djvu/118

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Et jouissez sûrement
De ce haut gouvernement :
Moyennant que je te tienne,
Moyennant que tu sois mienne,
Guillemette, n’aie peur
Que j’envie leur grandeur ;
N’aie peur que je désire,
Ni leur ciel, ni leur empire.
Ainsi je vais m’égayant,
Ainsi je vais m’égarant,
Souvent hazardant ma vie
Entre ses deux bras ravie.
Puis en ses yeux affectés
Je noie les miens enchantés.
Tantôt de sa chevelure
Je fais une entortillure ;
Puis je baise ses mamelles
Aussi charmantes et belles
Que celles de la Cypris ;
Puis, de grand amour épris,
Visant à place plus haute,
Dessus son beau col je saute ;
Puis après, d’un coup de dent
Je vais sa gorge mordant,
Et d’une main fretillarde
Par l’obscurité j’hasarde
De tâter les piliers nus
Dont ses flancs, sont soutenus ;
Flancs où, sous garde fidelle,
Amour fait sa sentinelle,
Portier de ce lieu sacré
A sa mère consacré.
Enfin de mille manières,
Dans ces amoureux mystères,