Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 3, éd. Boiteau, 1858.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Folâtres, nous nous baisons,
Et jouant contrefaisons
Les amours des colombelles,
Et celles des tourterelles ;
Et à l’envi furieux,
Et à l’envi amoureux,
Par nos bouches haletantes
Nos deux âmes languissantes
D’un doux entrelacement
Se rassemblant doucement,
Et de leurs corps homicides
Tour à tour les laissent vuides.
Ainsi nous nous combattions,
Comme vaillans champions,
Non pas sans sueur et peine,
Ne même sans perdre haleine,
Quand enfin, les nerfs lassés,
Et les membres harassés,
Lorsque, l’humeur découlante,
Et ma vigueur défaillante,
Sans cœur, sans force et vertu,
Enfin je fus abattu.
A l’instant mon chef j’incline
Sur sa douillette poitrine,
Où un sommeil gracieux
Me ferma bien-tôt les yeux.
Lors, voyant que je repose
D’une un peu trop longue pause,
Elle me sait reveiller
Sans me laisser sommeiller.
Comment ! me dit-elle alors,
Comment donc, lâche, tu dors !
Comment donc, tu te reposes !
Lors, les paupières écloses,