Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 3, éd. Boiteau, 1858.djvu/273

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Lettre de Mme de Cœuvres au Duc de Saux.


J’avois dessein, il n’y a qu’une heure ou deux, d’envoyer savoir comment vous vous portiez de votre paralysie ; mais je vous ai vu monter si gaiement dans votre carrosse, en sortant de chez madame de Lionne, que j’ai cru qu’il seroit inutile de vous envoyer faire mon compliment. Une autre que moi s’étonneroit qu’elle eût fait ce miracle, après avoir essayé inutilement d’en venir à bout ; mais je vois bien ce que c’est : je n’ai pas l’expérience qu’elle a en beaucoup de choses ; outre qu’il faut avoir beaucoup d’accès auprès des saints, de quoi je ne me vante pas. Mandez-moi si elle a découvert la châsse pour cela, et si vous avez eu beaucoup de dévotion pour les reliques.

Le duc de Sault ne fut point surpris de la guerre qu’elle lui faisoit. Cependant, comme le comte de Tallard étoit à la campagne depuis quelques jours, que Louison d’Arquien étoit malade pour avoir été trop dévote, et qu’enfin il se sentoit d’humeur à ne pas demeurer plus longtemps sans compagnie, il lui fit cette réponse :

Lettre du Duc de Saux à Mme de Cœuvres.


Si j’ai été chez madame de Lionne, ce n’étoit que pour vous y voir ; mais les personnes comme vous ne se mettent pas à tous les jours, et il suffit qu’elles sachent qu’on meurt pour elles, pour prendre plaisir à la mort d’un malheureux. Je vous cherche depuis