Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 3, éd. Boiteau, 1858.djvu/506

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trouvé une certaine femme de chambre de madame la Dauphine à son gré, il se leva fort honnêtement d’auprès de sa femme pour aller coucher avec elle, lui ayant fait dire auparavant par un valet de chambre les sentiments qu’il avoit pour elle. La dame étoit trop sensible à l’honneur qu’il lui faisoit pour le refuser. Elle tâta du beau prince dans la chambre même de madame la Dauphine, où elle étoit couchée ; mais Joyeuse, valet de chambre, qui y couchoit pareillement, s’étant aperçu du commerce, et fâché que Monseigneur y eût employé un autre que lui, en avertit le Roi, si bien que la femme de chambre fut chassée. Quoique toutes les dames fussent fâchées que cela eût si peu duré, comme elles croyoient qu’un si bon exemple alloit ramener pour elles le siècle d’or, elles se consolèrent bientôt. Madame la Dauphine ne le fut pas sitôt de cette aventure ; elle en eut quelques paroles avec Monseigneur, et cela donna lieu à un couplet de chanson qu’on fit sur l’air d’un vaudeville qui a couru sur le milieu de l’hiver, et qui court même encore présentement. Voici donc quel est ce couplet :

Notre Dauphine est en courroux
Contre monseigneur son époux,
Qui commence de faire,
Eh bien,
Comme le roi son père,
Vous m’entendez bien.

Les dames ne s’étoient point flattées mal à

    de madame de Caylus, édit. Michaud (Paris, Didier), p. 496 ; — Journal de Dangeau, texte et notes, pp. 327, 336, 428, 437, etc., etc.