Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 3, éd. Boiteau, 1858.djvu/85

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la retira chez elle à l’âge de trois ans et en prit soin comme de sa fille ; et, comme elle étoit jolie et agréable, elle l’éleva chez elle, ensuite de quoi elle l’amena en France[1], où, après un assez long et pénible voyage, à cause des mauvais temps de la saison, ils arrivèrent heureusement et vinrent débarquer à la Rochelle[2] ; et après quelque séjour elles prirent leur route pour le bas Poitou, où elles demeurèrent quelque temps sans revers de fortune[3]. Le

premier[4]

    Bois-Robert et Scarron entre autres, ont connue et ont fait connoître par leurs vers.

  1. Voy. plus haut la note 65, p. 72.
  2. Saint-Simon dit aussi que la première « abordée » de madame de Maintenon fut à La Rochelle.—« Etant arrivés à La Rochelle, dit le P. Laguille (loco citato), ils y demeurèrent pendant quelques mois logés par charité, obligés de vivre d’aumônes, jusque-là qu’ils obtinrent par grâce que de deux jours l’un on voulût bien leur donner, au collége des jésuites de cette ville, du potage et de la viande, que tantôt le frère, tantôt la sœur, venoient chercher à la porte. C’est ainsi que l’a raconté le P. Duverger, jésuite, doyen à Xaintes, mort en 1703, ce père ayant été non-seulement témoin de ce fait, mais leur ayant lui-même donné leur petite pitance, étant régent de troisième. » (Voy. aussi Madame de Maintenon peinte par elle-même, 1 vol. in-8, 1810, p. 136.) Madame Suard, l’auteur anonyme, rapporte qu’un prêtre se présenta à madame de Maintenon au temps de sa plus grande puissance et lui remit en mémoire ces détails qui rappellent le P. Duverger.
  3. Elle auroit été recueillie d’abord par M. de Montabert, dit le P. Laguille, mais nous croyons plutôt qu’il faut lire Montalembert, l’aïeule maternelle de Françoise d’Aubigné étant une Montalembert ; de là elle auroit été reçue tour à tour chez M. de Miossens et M. d’Alens, et enfin chez madame de Villette-Murçay, sœur de son père et femme d’un petit chef d’escadre de la flotte du Poitou. Il est difficile de croire à toutes ces pérégrinations de madame de Maintenon
  4. Les deux textes redeviennent identiques.