Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

gouverneur de Versailles, elle est devenue jalouse comme un diable.

La princesse de Conti. — Ah ! la vieille proscrite ! l’amour l’inquiète-t-il encore ? mais je crois que le Roi ne sera jamais aimé de mademoiselle du Tron, quoiqu’il fasse tout son possible pour parvenir à cette conquête : la belle est prévenue d’un amant.

Monseigneur. — Qui est donc le galant de cette aimable fille ?

La princesse de Conti. — Monseigneur, c’est le duc de ***[1] qui en est passionnément amoureux ; et qu’elle aime plus que sa vie. Voilà une copie d’une lettre en vers, qu’on prétend qu’elle lui a écrite, qui est la plus tendre et la plus spirituelle du monde.

Monseigneur. — Voyons les beaux sentiments de mademoiselle du Tron.

    président du parlement de Bordeaux. Entre cette date et celle du 26 octobre que nous avons indiquée plus haut (page 4, note 5), le Roi alla à Fontainebleau.

  1. D’après la Gazette, quatre ducs étoient alors à l’armée du Rhin, dont les vers suivants prouvent qu’il est question ici : le duc de Bourbon, le duc de Roquelaure, le duc de Villeroy, le duc de Luxembourg.

    Le duc de Bourbon, né le 12 octobre 1668, marié le 24 juillet 1685, à Mlle de Nantes, légitimée de France.

    Le duc de Villeroy étoit très-âgé ; il était marié depuis 1662 ; son fils ne prit le titre de duc qu’en 1696.

    Le duc de Roquelaure, marié aussi, avait épousé, le 20 mai 1683, Marie-Louise de Laval-Montmorency.

    Le duc de Luxembourg, né le 18 février 1662, épousa, le 28 août 1686, Marie-Thérèse d’Albert, fille aînée du duc de Chevreuse, qui mourut le 17 septembre 1694. Le duc étoit donc veuf à l’époque où se place ce récit ; il se remaria le 15 février 1696, et épousa Mlle de Gillier de Clérembault.