Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/195

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Le Roi. — Adieu, mon cousin, je vous souhaite une sainte prospérité dans vos affaires. Prions votre bon ange qu’il vous conseille bien dans vos entreprises.

M. l’Archevêque. — Je le souhaite, Sire, pour la plus grande gloire de Dieu.

Le Roi, en le quittant. — Ah ! le saint personnage, ah ! le digne prélat, et qu’il sera bien récompensé dans le ciel de toutes ses vertus.

ENTRETIEN XII.

Madame de Maintenon, son valet de chambre, et le sieur Bernier, chirurgien du Roi.

Mme de Maintenon, au valet de chambre. — Mon Dieu, La Fortune[1], je n’en puis plus, j’ai des vapeurs qui me tuent et me montent à tout moment : Va, je te prie, chercher le chirurgien du Roi, afin qu’il me saigne.

La Fortune. — Madame, c’est une chose assez surprenante qu’à l’âge où vous êtes[2], les vapeurs vous incommodent si fort.

Mme de Maintenon. — Tu vois, mon enfant, j’en suis plus fatiguée que jamais, comme si je n’avois que quinze ans.

  1. Il étoit d’usage que les militaires et les valets prissent ainsi des noms de guerre. Nous avons sous les yeux un modèle du Registre journal du Directeur d’un hôpital militaire ; la septième colonne est destinée aux « noms de fiefs des officiers et aux noms de guerre des soldats. » Nous y relevons les sobriquets de Va de bon cœur, la Joie, la Grandeur, Boitout, le Tapeur, la Valeur, Tope à tout, etc.
  2. Mme de Maintenon, née en 1636 (voy. t. III) avoit alors 59 ans.