avez-vous loué notre agréable fraîcheur, étant aux pieds des beautés qui vous ont enchanté ! Tous ces bienfaits sont oubliés aussi bien que ceux des Vents nos alliés, qui ont tant de fois favorisé vos armées navales. Souvenez-vous donc, illustre Prince, de toutes nos faveurs, et ne nous ôtez point notre liberté ordinaire, à faute de quoi, nous vous quittons tous pour n’être plus occupés qu’au service de l’Empereur[1], le grand Achille de ce siècle, qui fait respirer le repos et la paix dans l’île Britannique et dans les pays où il règne.
Signé : Les Vents et les Zéphirs.
Le Roi, en colère. — Je me soucie fort peu de ces menaces et de leurs impertinents auteurs ; je ne veux avoir aucun égard pour les éléments, ils m’ont trop peu favorisé dans cette dernière guerre.
M. de Pontchartrain. — Sire, vous savez que les vents ne sont pas la cause que votre flotte est dans la Méditerranée ; c’est la faute d’un ingénieur du parti ennemi, qui a trahi Votre Majesté.
Le Roi. — Je l’avoue, Monsieur ; mais cependant, malgré toutes ces raisons, il nous faut de l’argent à quelque prix que ce soit.
M. de Pontchartrain. — Je le sais fort bien, Sire, aussi vos ordres passeront ; c’est ce que nous avons arrêté dans notre conseil.
Le Roi. — Je vous en prie, Monsieur, et
- ↑ L’Empereur d’Allemagne était alors Léopold Ier, qui succéda en 1657 à Ferdinand III, mourut en 1705 et laissa le trône à Joseph Ier.