Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/213

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Mlle du Tron. — Sire, je suis obligée de vous quitter ; Votre Majesté aura, s’il lui plaît, la bonté de me le permettre.

Le Roi. — Où allez-vous, ma Déesse ?

Mlle du Tron. — Il faut que je sorte pour une chose indispensable.

Le Roi. — Je serois au désespoir de vous contraindre ; mais, mon cher cœur, revenez le plus tôt que vous pourrez si vous voulez me retrouver en vie.

Mlle du Tron. — C’est à quoi, Sire, je ne manquerai pas.

Le Roi, en la quittant. — Ah ! qu’il est dur de se séparer de ce que l’on aime.

ENTRETIEN XVIII[1].

Le Roi, le mareschal de Duras[2], capitaine des Gardes du corps de Sa Majesté, Monsieur de Brissac[3], major des Gardes du corps, et deux Pages de la Chambre.

  1. Dans l’édit. que nous reproduisons, le texte suit, divisé par Entretiens ; dans une édition postérieure, l’Entretien XVIII est précédé d’un nouveau titre et des mots « seconde partie », qui ne semblent pas motivés.
  2. Jacques-Henri de Durasfort, duc de Duras, chevalier des trois ordres du Roi, gouverneur de Besançon et du comté de Bourgogne, capitaine des gardes du corps, fut nommé maréchal de France le 30 juillet 1675. Il avoit épousé Marguerite Félice de Lévis Ventadour, dont il eut un fils. Sa terre de Duras en Guyenne avoit été, dès 1668, érigée en duché avec cette clause que, faute d’hoirs mâles, cette terre reprendroit son ancienne qualité et ne retourneroit pas à la Couronne. Les lettres ne furent vérifiées en parlement que le 1er mars 1689. — Son frère Guy de Durasfort, fut duc de Lorge et aussi maréchal de France. Des filles de ce dernier, l’une épousa le duc de Saint-Simon, l’auteur des Mémoires, l’autre le duc de Lauzun.
  3. M. de Brissac, major des gardes du corps, chevalier de