Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/220

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ENTRETIEN XXI.

Le Roi, Mademoiselle du Tron, Madame de Maintenon et Monsieur Fagon.

Le Roi entre dans le parc avec Mademoiselle du Tron ; Madame de Maintenon, l’apercevant, va au-devant de lui, suivie de M. Fagon, et dit :

Mme de Maintenon. — Quoi, Sire, toujours occupé avec les dames, pendant que vos ennemis prennent et bombardent vos villes ? Ah ! croyez-moi, Votre Majesté ne gagnera pas de batailles à Meudon, à Versailles ni à Marly ; il faut qu’elle fasse d’autres efforts pour cueillir des lauriers cette campagne. Voyez les dépêches qu’un courrier vient d’apporter, qui marquent que nos affaires sont en très-mauvais état par mer et par terre.

Le Roi, en colère et d’un ton fort haut. — Parbleu, Madame, de quoi vous mêlez-vous ? Vous êtes toujours sur pied. Et de qui viennent ces dépêches ?

Mme de Maintenon. — Je ne sais pas bien encore, Sire ; voici le paquet que Votre Majesté aura la bonté d’ouvrir.

Le Roi ouvre un paquet de lettres et dit : — Voyons d’abord, en voici une du maréchal de Boufflers[1] ; l’autre, du duc de Villeroy[2] ; et

  1. Voyez ci-dessus, page 144, note 63.
  2. Le maréchal de Villeroy avoit confié à M. de Montal la direction du siége de Dixmude. François de Neufville, duc de Villeroy et de Beaupreau, pair et maréchal de France, étoit fils de Nicolas, duc de Villeroy, aussi maréchal de France, et de Magdelaine de Créqui. Nommé chevalier