Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/221

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cette dernière est du comte de Montal, qui m’envoie apparemment les étendards et les drapeaux de la garnison de Dixmude[1] ; la prise de cette place est un coup d’adresse, auquel mes louis ont eu un peu de part.

Mme de Maintenon lit la première. — Ah ! Sire, le maréchal de Boufflers n’est point content des alliés ; il dit qu’il n’a jamais vu pousser un siége avec tant de vigueur ni de courage.

Le Roi. — Ne me parlez plus de lui, Madame ; ce n’est qu’un étourdi d’avoir laissé prendre Namur, qui étoit une place imprenable depuis qu’elle m’appartenoit.

Mme de Maintenon. — Sire, il ne faut pas jeter toute la faute sur le Maréchal ; il n’étoit

    des ordres en 1688, maréchal de France en 1693, il étoit alors commandant de l’armée de Flandres. Il dirigea en personne le bombardement de Bruxelles, malgré une armée de 25,000 hommes, et continua longtemps encore ses succès militaires, interrompus cependant en 1702, qu’il fut fait prisonnier à Crémone. Malgré la perte de la bataille de Ramilies, en 1706, il conserva la confiance du Roi, et fut nommé, en 1714, ministre d’État, chef du Conseil royal des finances ; après la mort de Louis XIV, il fut nommé gouverneur du jeune roi Louis XV.

  1. « En vous apprenant le siége de Dixmude, je vous apprends en même temps sa prise [après 36 heures de tranchée], dit le Mercure galant de juillet 1695. M. de Blanchefort en apporta la nouvelle au Roi le 30 de ce mois. M. de Montal en a fait le siége… Après quelques contestations, le gouverneur consentit à se rendre prisonnier de guerre avec toute la garnison, montant environ à 5,300 hommes… J’apprends en ce moment qu’aussitôt après la prise de Dixmude, Deinse ouvrit ses portes aux troupes du Roi, et qu’il y avoit dans la place cinq régiments faisant environ 2,500 hommes qui se sont rendus prisonniers de guerre. »