Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/228

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un labyrinthe fort obscur, qu’il est bien difficile de pénétrer.

Le Roi, souriant. — Comme celui de toutes les dames, Mademoiselle, qui sont cachées au dernier point.

Mlle du Tron, d’un ton sérieux. — Votre Majesté, Sire, doit mettre beaucoup de différence entre une femme et une femme, comme nous en mettons entre un homme et un homme.

Le Roi. — Je l’avoue, Mademoiselle, elles ont plus de mérite les unes que les autres, et sont beaucoup plus aimables ; mais cependant il faut demeurer d’accord que la feinte et la dissimulation sont toujours leur partage.

Mlle du Tron. — Je ne m’aperçois point de cela, Sire.

Le Roi. — Oh ! que vous le savez pourtant bien, ma chère Demoiselle ! vous ne m’avez point encore fait un aveu tendre qui ait pu me contenter.

Mlle du Tron. — Ah ! qu’il seroit peu à propos, mon cher Prince, de vous dire ce que vous pouvez faire naître ! de grâce, que Votre Majesté ne m’embarrasse pas davantage sur cet effet ; je sens trop la…

Le Roi. — Et pourquoi, ma belle ? expliquez-moi, je vous prie…

Mlle du Tron. — Sire, je ne puis à présent ; permettez que je me retire.

Le Roi. — Adieu donc, charmante ; vous voulez me quitter ?

Mlle du Tron. — Sire, un peu de repos pour rappeler mes esprits étonnés.

Le Roi. — Ah Ciel ! faut-il que le mien soit