Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/272

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de la Cour, et un grand nombre de seigneurs. La duchesse de Mazarin[1] y dit des choses de si bonne foi à M. de Roquelaure[2] que le prince de Courtenay[3] qui en étoit amoureux en rougit. Le Roi s’en aperçut qui se leva, en riant, d’auprès le prince de Conti, et dit à mademoiselle de La Valière mille choses malicieuses touchant le sujet de la duchesse.

Le jour suivant[4] madame de Créqui[5] alla trouver Madame, un jour qu’elle lui avoit marqué pour leur partie de Saint-Cloud, où elles parlèrent de leurs amours. La duchesse de Créqui soupiroit en secret pour M. le cardinal Légat[6], et Madame pour le comte de Guiche[7]. Notre Monarque, quelque temps après faisant faire la revue à ses troupes à Vincennes devant MM. les ambassadeurs d’Angleterre, vit passer le carrosse de La Valière ; il s’avança au galop et fut plus d’une heure la tête nue à la portière ; mais voyant passer ensuite le carrosse des Reines, Sa Majesté leur fit une grande révérence,

  1. Voy. t. II, p. 69.
  2. Voy. t. I, p. 163.
  3. Le prince Louis-Charles de Courtenay avoit dû épouser Hortense Mancini. Fils du prince Louis de Courtenay et de Lucrèce-Chrétienne de Harlay, il étoit né en 1640. Après l’expédition de Gigery, il avoit suivi le Roi en Flandre et fut blessé à Douai (1667). Il épousa, le 9 janvier 1669, Marie de Lameth, de qui il eut un fils tué au siége de Mons, en 1691 ; puis, en secondes noces, Hélène de Besançon. Il mourut le 28 avril 1723, âgé de 83 ans.
  4. Tout ce paragraphe encore est un hors d’œuvre.
  5. Voy. sur Mme de Créqui et le légat, t. II, p. 80.
  6. Voy. t. II, p. 80.
  7. Voy. t. II, p. 145 et suiv. : «la Princesse, ou les amours de Madame. »