Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/273

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ce qui fâcha nos princesses et les fit souvenir de la pièce que le Roi leur avoit faite à Versailles, au retour de la chasse, comme il pleuvoit, ayant couvert de son chapeau la tête de La Valière pendant qu’elle se mouilloit.

Madame au retour de Saint-Cloud[1], monta dans son cabinet, avec la duchesse de Créqui, où elle lui montra plusieurs vers fort jolis que le comte de Guiche faisoit, quand il ne la voyoit pas, et que sa Muse lui inspiroit par le chemin, en venant à Saint-Cloud, avec son rival le marquis…..


DE LA SOLITUDE DES RIEUX.Quittons l’embarras de ces lieux,
Où l’on ne goûte point de volupté solide ;
Marquis, malgré les envieux,
Allons où notre amour nous guide.
Retirons-nous dans ces forêts,
Où notre divine Princesse
Fait briller ses charmants attraits.
Prévalons-nous du favorable accès
De la bonté de Son Altesse.
Notre amour, quoique téméraire,
Y trouvera de quoi remplir tous ses souhaits,
Et s’il se peut, de ce lieu solitaire,
Cher ami ne sortons jamais.
Loin du bruit importun du monde de la ville,
Le cœur et les esprits contents,
Dans un repos doux et tranquille,
Nous goûterons des plaisirs fort charmants.
Nos yeux seront satisfaits de la vue
De cet objet qui fait notre souverain bien.
Nos oreilles seront émues
Des charmes de son entretien,
Et nous louerons sans retenue

  1. Encore un épisode étranger au récit principal.