Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

De ses beaux yeux la force non connue,
Qui lie ton cœur et le mien,
Voit-on de bonheur préférable,
Cher marquis, à celui de vivre sous les lois
D’une personne tant aimable ?
Les biens des Princes et des Rois
N’ont rien qui soit plus agréable.
L’éclat de leur condition
Ne nous fasse jamais d’envie,
Et bornons notre ambition
A l’aimer toute notre vie !

La mort de Madame[1] troubla tous les plaisirs de la Cour par un triste deuil. Cependant notre Monarque ne laissoit pas d’être tous les jours avec madame de Montespan[2], à qui il donnoit mille marques de sa tendresse ; mais, l’amour qui fait consister son unique félicité à courir de belle en belle, prit le soin de présenter une autre conquête au Roi ; ce fut mademoiselle de Fontanges[3] jeune et belle, dont toutes les manières étoient si engageantes que la

  1. Le 29 juin 1670, selon le P. Buffières, le 30 juin, suivant le P. d’Avrigny. — Voy. Floquet, Études sur la vie de Bossuet, t. III, p. 410, et une longue note à la fin du 2e vol. des Mémoires de Saint-Simon, édit. en 13 vol.
  2. Voy. t. II, p. 359, l’histoire de Mme de Montespan. — De longues pages sur Mlle de La Valière ; six lignes pour Mme de Montespan : on voit combien ce pamphlet laisse à dire.
  3. Voy. t. III, p. 3, le Passe-temps royal ou les amours de Mlle de Fontanges. On y retrouve tout ce qui suit ; mais de nombreux passages ont été supprimés ici, pour abréger.