Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 4, éd. Boiteau, 1876.djvu/42

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scène de tous les événements que je vais décrire, où l’amour et la vertu firent leurs derniers efforts.

Le Roi, qui veilloit toujours sur toutes les démarches de la comtesse, savoit qu’elle aimoit à se promener souvent dans le bois, où ce magnifique château est bâti ; et, comme l’épaisseur des arbres empêche le soleil d’y pénétrer, on peut s’y promener à toutes les heures du jour. La comtesse, comme je viens de dire, prenoit souvent ce plaisir, et le Roi trouvoit ce lieu plus charmant qu’il ne lui avoit jamais paru, et parce qu’il servoit à entretenir la douce mélancolie où l’amour l’avoit plongé, et parce qu’il savoit que sa chère comtesse en faisoit le lieu de sa promenade.

Un jour qu’elle s’y promenoit, accompagnée seulement de ses femmes, le Roi, qui le sut d’abord, ne manqua pas de s’y rendre par un autre chemin, afin qu’il parût à la comtesse que leur rencontre n’étoit pas un dessein prémédité de la part du Roi, mais un effet du hasard. Dès qu’elle vit le Roi de loin, qui n’avoit que peu de gens à sa suite, elle se prépara d’abord à soutenir un grand combat ; elle rougit, elle pâlit, elle trembla,

    troupe royale continua ses représentations avec beaucoup d’applaudissement. Et l’on peut juger par là s’il y a quelque cour en toute l’Europe qui soit divertie de cette manière qui ne peut, aussi, convenir qu’à la grandeur de notre monarque, qui paroît en toutes choses. »

    L’année suivante, le Roi reprit la campagne sur le Rhin et la cour ne séjourna pas à Fontainebleau. Nous devions entrer dans ce long détail pour montrer combien le récit de l’auteur peut paraître suspect, puisque l’une des principales circonstances en est si évidemment fausse.