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LE VAMPIRE.

aux feux dévorants du soleil de midi qu’à la froide humidité des soirées. Il était devenu méconnaissable ; d’abord il rentrait chez lui pour y passer la nuit ; mais bientôt il se couchait sans choix partout où l’épuisement de ses forces l’obligeait de prendre quelque repos. Sa sœur, inquiète des dangers qu’il pouvait courir, voulut le faire suivre ; mais Aubrey laissait promptement derrière lui ceux qu’elle avait chargés de cet emploi, et échappait à ses surveillants plus vite qu’une pensée ne nous fuit. Il changea néanmoins tout d’un coup de conduite. Frappé de l’idée que son absence laissait ses meilleurs amis sans le savoir dans la société d’un être aussi dangereux, il se décida à paraître de nouveau dans le monde et à veiller de près lord Ruthven, avec l’intention de prévenir, en dépit de son serment, toutes les personnes dans l’intimité desquelles il chercherait à s’immiscer. Mais lors qu’Aubrey entrait dans un salon, son regard effaré et soupçonneux était si remarquable, ses tressaillements involontaires si visibles, que sa sœur se vit à la fin réduite à le solliciter de