Page:Bystrzonowski - Notice nécrologique sur le général comte de Montebello, 1877.djvu/13

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ble, et fort économiquement, leurs bourses, très-peu garnies, suffisant à peine à leur modeste entretien. Montebello avait même décidé de se rendre à pied en France, lorsqu’un jour entre à l’hôtel un garçon de caisse qui annonce que sa maison de banque a un billet de 10,000 francs à l’ordre du comte de Montebello. Aussitôt qu’il eut son argent, il acheta une carriole et partit en poste pour Paris. Il racontait plus tard que son grand plaisir était, au passage de chaque frontière, de voir les douaniers embarrassés, ne trouvant pas d’effets, et ne comprenant pas qu’on pût voyager en poste sans aucun bagage, cherchant alors la solution de cette énigme dans l’intérieur même de la carriole.

A son retour en France, Montebello fut réintégré comme sous-lieutenant dans un régiment de cavalerie légère destiné, sous les ordres du maréchal Gérard, à faire le siége de la citadelle d’Anvers. A part les fatigues de la guerre, il eut fort peu de dangers à courir, car, comme on voulait localiser la guerre, ce siège présenta la singulière anomalie de faire de la cavalerie une arme tout à fait inutile. Il en fut tout autrement lorsque Montebello entra comme lieutenant dans les spahis de la province d’Oran. C’était l’apogée de la puissance d’Abd-el-Kader, aussi Montebello eut-il plusieurs rencontres fort vives avec les Arabes, surtout celle de Tem-Salmet, où, sur cinquante-quatre hommes, il en eut dix-neuf de tués ou de blessés.

Revenu capitaine en France, Montebello présenta à maintes reprises, à la grande chancellerie de la Légion d’honneur, la demande pour être autorisé à porter la croix militaire de Pologne : jamais il ne lui fut ré-