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Page:Bystrzonowski - Notice nécrologique sur le général comte de Montebello, 1877.djvu/17

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Les négociations suivaient une marche laborieuse en Angleterre, pour arriver à une alliance entre cette puissance et la France contre la Russie. Le cabinet anglais, et surtout lord Aberdeen et lord Palmerston ne pensaient pas que la chose fût opportune ; ils ne croyaient pas à la possibilité d’une guerre. On peut supposer que le succès obtenu dans la mission de Bruxelles était encore présent dans l’esprit de l’empereur, car il s’empressa d’envoyer le général de Montebello, sous prétexte d’assister aux manœuvres du camp de Chabam, en mission extraordinaire. Le général comte de Monlebello fut accueilli par la reine et toute l’aristocratie anglaise, non-seulement avec distinction, mais avec une faveur si particulière que le comte Walewski, alors ambassadeur à Londres, crut devoir en faire une mention spéciale à son gouvernement. Le général de Montebello, par son voyage et ses relations, connaissant parfaitement la Russie et les Russes, ne se faisait aucune illusion sur les croyances pacifiques des ministres anglais, et annonçait hardiment qu’on n’éviterait pas la guerre, ce qui lui était contesté. Enfin, lorsque les événements donnèrent raison aux assertions du général de Montebello, que l’alliance anglo-française fut signée, que les deux flottes mouillèrent dans la baie de Beicos, la reine Victoria vint à Paris avec ses ministres. C’est alors que lord Palmerston, dans le salon de M. Drouyn de Lhuys, rendit hautement justice au jugement, à la perspicacité du général de Montebello, qui, malgré tout ce qu’on lui disait, n’a jamais varié dans son opinion, qu’on aurait la guerre. « Oui, monsieur le ministre, dit-il en terminant, il faut l’avouer, le