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Page:Bystrzonowski - Notice nécrologique sur le général comte de Montebello, 1877.djvu/18

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général a mieux vu, mieux jugé que nous autres diplomates. »

La mort fatale du maréchal de Saint-Arnaud ayant rendu infructueuse la victoire de l’Alma, et le siège de Sébastopol traînant en longueur au milieu d’un hiver rigoureux, l’empereur, pour remonter le moral du soldat, envoya à l’armée d’Orient le général de Montebello avec des instructions, des encouragements et des secours. Montebello eut à cette occasion deux mérites : le premier, celui de signaler au général Canrobert, alors commandant en chef de l’armée, que son chef d’état-major, le général Trochu, était hostile à l’empereur, ce qui lui fit perdre cet emploi ; le second mérite était bien plus important, car, de retour à Paris, il démontra à l’empereur et au maréchal Vaillant, alors ministre de la guerre, que le véritable point d’attaque de Sébastopol était le bastion de Malakoff. A la suite de ce raisonnement, le général du génie Niel fut envoyé sur les lieux et confirma complètement l’avis du général de Montebello.

En 1859, la guerre d’Italie éclata, et le général de Montebello, attaché à l’état-major de l’empereur, la fit dans son cortège. Pendant la traversée de Toulon à Gênes, profitant du moment où il se promenait sur le pont seul avec l’empereur, Montebello lui soumit ses vues sur la campagne qui allait s’ouvrir. Il supposait que les Autrichiens devaient croire que les Français, répétant la manœuvre du premier consul, se dirigeraient sur Stradella pour surprendre le passage du Pô. L’avis de Montebello était donc d’établir la ligne de bataille de manière à pouvoir la ployer rapidement sur