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Page:Bystrzonowski - Notice nécrologique sur le général comte de Montebello, 1877.djvu/19

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son aile gauche, passer le Tessin et jeter toutes les forces françaises sur la rive gauche de cette rivière. Il est probable que l’empereur avait la même idée, puisqu’il demanda à Montebello de n’en parler à personne, et que le mouvement tel qu’il a été esquissé a été exécuté ; ce n’est que la perte intempestive de trois journées à Novare qui priva l’armée française des avantages stratégiques de la victoire de Magenta.

Après celle de Solferino et la paix conclue à Villafranca, Venise ne devenant pas partie intégrante de l’unité italienne, cette nation, aussi vive, intelligente que nerveuse et impressionnable, passa d’une extrémité à une autre. Milan, après Magenta, avait acclamé l’empereur comme un sauveur, elle porta les Français sur ses bras, mais après Villafranca, elle les maudissait ; elle eût peut-être fermé ses portes, si une nouvelle division venant de France n’eût maintenu l’ordre dans la ville. Cette division avait été envoyée par le maréchal Randon, ministre de la guerre, sur les instances pressantes du général de Montebello, annonçant au maréchal que l’armée avait un besoin urgent de renforts. Ces preuves réitérées de la prudence, de la prévoyance, de la perspicacité du général de Montebello, de son sens droit et de son jugement sûr, témoignent combien le maréchal Canrobert a eu raison de s’étonner de n’avoir pas vu Montebello arriver au rang suprême auquel la nature semblait l’avoir destiné par les qualités guerrières qu’elle lui avait données.

Le général de Montebello développa toutes ces qualités, bien que sur une plus petite échelle et dans une