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Page:Bystrzonowski - Notice nécrologique sur le général comte de Montebello, 1877.djvu/20

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position beaucoup moins difficile, puisqu’elle était pacifique, pendant son commandement de cinq ans à Rome. D’abord, comme toute partie d’une armée forme un tout, à commencer par le peloton, qui représente son régiment, de même la garnison française, composée de deux divisions, était une armée, exigeant cet ordre, cette énergie, ce jugement et cette perspicacité qui sont indispensables partout où il s’agit de conduire des hommes. Dans aucun corps d’armée français il n’y a eu moins de punitions disciplinaires que dans les deux divisions françaises en garnison dans les États du souverain pontife. C’est une preuve certaine, non-seulement que la troupe est bien disciplinée, mais que le commandement y est intelligemment exercé. Souvent les étrangers croyaient que la garnison française de Rome était une portion d’élite de son armée. On doit ajouter encore que, dans les circonstances actuelles, la position était de beaucoup plus difficile : les Français se trouvaient dans un pays dont le souverain leur était bienveillant, mais la population, surtout le gouvernement, leur étaient hostiles, quoique d’une manière occulte ; le ministre de la guerre, Mgr de Mérode, était violent et audacieux à cause de sa faiblesse, tout cela augmenté encore de la difficulté que les officiers inférieurs et les soldats romains, pour la plupart des Français, étaient des ennemis de l’empereur. De l’autre côté, les soldats italiens, bien que disciplinés, étant presque traités en ennemis par les soldats romains, donnaient au général français beaucoup de difficultés. On ne mentionne ici que les raisons principales, quoiqu’il y en eût beaucoup d’autres, de moindres, mais toujours fort difficiles à vaincre. Le général de Montebello sut les