Page:Cérésole - En vue de l’Himalaya.djvu/138

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y a environ trente-huit ans, et assez constamment depuis, sous le nom d’« Argument »… l’argument, le fameux argument établissant que le déterminisme absolu, qui implique la possibilité d’une mécanique céleste étendue à tous les phénomènes, aboutissait à une rigoureuse absurdité. Maintenant cet argument prend de l’actualité, car le vieux déterminisme se défend « mordicus » par les écrits, curieusement conservateurs sur ce point, même de grands physiciens comme Einstein, Planck, Langevin (sauf erreur). Ma conviction est que Eddington, Weyl et les antidéterministes ont raison.

Le moment où j’écris est notre toute fine dernière heure à Sonathi, j’attends d’une seconde à l’autre le ronflement du taxi qui va venir nous prendre, Joe, Schenker et moi, pour partir à 15 h. (12 mai) pour Muzzafarpur où nous avons un Comité, dernier de la campagne, avec le nouveau « collecteur » M. Kemp. Nous partons demain matin pour Patna, Mogal Saraï, Nagpur et Wardha où Joe et moi passerons quelques jours avec Gandhi et, par la plus heureuse des rencontres de hasard, avec Andrews aussi.

Je m’arrête net ici.

À bord du navire, je fermerai à loisir mon rapport et les parenthèses successives que je viens d’ouvrir, car je dois bien une conclusion à peu près intelligible à tous ceux qui, à chaque minute, nous ont postés ici.

Par une étrange coïncidence, ce matin même, le choléra, dont on ne parlait plus, fait une offensive assez brusque. Cause évidente : l’eau sale que ces pauvres gens doivent plus ou moins boire, boivent en tout cas avec une déplorable facilité. À Bassauli, dix cas, dont quatre mortels. Je ne dirais pas lâchement : c’est le moment de s’en aller. Mais, je sais que vous serez contents de penser que le Service commandé nous oblige à partir précisément maintenant.