Page:Cérésole - En vue de l’Himalaya.djvu/32

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s’est décidé à venir… si nous le demandions ; (je l’avais déjà demandé en fait… lors de notre dernière rencontre à Woodbrooke au commencement d’août en marquant la difficulté et l’improbabilité pour lui d’accepter). J’ai répondu télégraphiquement : « Grand service en perspective. Préparez-vous à partir après lettre-avion ».

Cette dépêche a été un puissant encouragement pour nous en nous montrant l’intérêt que prennent à notre affaire les hommes connaissant le mieux la situation aux Indes. La dépêche de Jack ajoute qu’il viendra à ses propres frais ce qui résout d’un coup un problème autrement difficile.


Vers Muzzajarpur.

Vendredi 16 novembre, le bateau à vapeur nous emmène sur le Gange. Joe, moi-même et Chakradar Saran (un volontaire indien du Centre de secours de Muzzafarpur), pour la traversée et remontée sur la rive nord. C’est la première fois que je remonte cette partie du Gange de jour… on ne voit pas grand chose sur la rive plate que du sable et des verdures lointaines… quelques gros bateaux descendent, comme de lourds insectes aquatiques. Le trafic est faible… ce n’est nullement une rivière industrielle. Nous voyageons toujours très confortablement en troisième. Pour la somme totale de 1 fr. 20 suisse Joe et moi nous nous trouvons transportés de Patna à Muzaffarpur à quatre heures de distance en chemin de fer et bateau. Ce n’est pas cher et pourtant la grande majorité des trois à quatre cent mille personnes qui vont se rendre à la foire de la pleine lune de novembre à Sonepur fera le trajet à pied. Les routes sont couvertes à des centaines de kilomètres à la ronde de gens, marchands ou pèlerins, qui se rendent à cette « mêla ». Nous